Ce reportage sur CELESTINE, c’est
un peu mon devoir de mémoire.
Qui mieux que la photographie
pourrait transmettre aux futures générations la manière de vivre de nos
grands-parents ou arrières grands-parents ?
Il faut bien admettre que même dans
nos campagnes, cette manière de vivre est amenée à disparaître dans les
quelques années à venir.
Mais cette série de photographies
sur CELESTINE, c’est bien plus encore pour moi.
Ces scènes de la vie quotidienne,
je les ai partagées avec elle de façons intimes.
J’ai commencé à prendre les
premières photos de CELESTINE en 1994.
Le personnage est fascinant. Sa
façon de raconter sa vie, ses souvenirs, sa mémoire incroyable, ses gestes, son
patois, son humour, tout en elle est attachant. Et quand je lui ai demandé ce
qu’il l’avait le plus marqué au cour du siècle écoulé, à part les guerres, elle
m’a répondu l’électricité … et pourtant il faut savoir qu’il n’y a qu’une
ampoule dans la maison et pas d’électroménager… Quand l’eau
« courante » a été installée au village, elle a attendu trois ans
avant d’installer un robinet chez elle. L’eau du puit, situé de l’autre côté de
la route, lui suffisait amplement et l’eau était bien meilleure.
Tous les jours levée et couchée
avec le soleil, elle n’arrêtait pas : jardin, poules, lapins, bois à
fendre et à scier, lessive le dimanche matin à l’aube, repassage, repas succins
et lorsqu’elle était malade, pas de docteur mais des cataplasmes de moutarde et
autres remèdes de « bonne femme ».
Une vie bien remplie, une vie
simple comme elle a toujours connue.
Et puis voilà, le 18 décembre
2002 CELESTINE nous a quitté…
Alors ce reportage, je le
considère un peu comme un hommage que je rends à une amie.
C’est son histoire, et un peu la
nôtre, que j’aimerais vous faire partager à travers ces photographies